Mozambique : 30 milliards de dollars d’investissements nécessaires pour démarrer la production de gaz
La compagnie pétrolière nationale du Mozambique a annoncé que plus de 30 milliards de dollars d’investissements dans le secteur du gaz naturel seront nécessaires pour atteindre une production annuelle de 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir de 2018.
ENH, la compagnie nationale des hydrocarbures du Mozambique, veut y croire : la production et l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) démarrera bien en 2018. C’est en tout cas la conviction de Nelson Ocuane, son président, telle que la rapporte Reuters. Dans une déclaration à cette agence de presse, il a même divulgué les premières estimations officielles du montant des investissements nécessaires : 30 milliards de dollars… au moins.
S’il est resté muet au sujet de la répartition de ces investissements entre partenaires étrangers et locaux, le patron d’ENH a en revanche fourni plus de détails sur les projets à mener et les mesures prises par l’État mozambicain pour les faciliter.
Ainsi, en plus de la construction d’unités de liquéfaction d’une capacité annuelle de production d’environ 20 millions de tonnes de GNL, de nombreux investissements seront réalisés dans le développement des ports de Pemba et Palma dans le nord du pays, où une base logistique géante et une usine de production de GNL vont être construites. Ces installations utiliseront le gaz produit par les champs offshores dans le bassin de Rovuma développé par l’américain Anadarko et l’italien ENI. Environ 5,1 milliards de mètres cubes de gaz ont été découverts dans ce bassin offshore – ce qui représente la consommation de gaz de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Italie… sur 18 ans.
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Une législation adaptée
Pour accompagner ces développements et encourager les investissements étrangers, le parlement du Mozambique a approuvé la semaine dernière la modification de la législation relative à l’industrie gazière et pétrolière, en créant un « régime spécial » pour le développement du GNL. D’après les officiels interrogés par l’agence de presse, ce statut inclut la possibilité de certaines « exemptions fiscales » dont le taux final n’a pas encore été arrêté.
Par ailleurs, en vertu de cette nouvelle législation, les opérateurs étrangers obtenant des permis de recherche doivent le faire en partenariat avec la société pétrolière d’État ENH, se faire coter à la Bourse de Maputo et diriger 25% de la production vers le marché intérieur.
L’export comme objectif dès 2018
L’enthousiasme du patron de ENH n’est pas partagé par tous. Certains spécialistes du secteur, contactés par Reuters, estiment que le Mozambique risque d’avoir du mal à respecter l’échéance de 2018. De même, dans ses estimations, le Fonds monétaire international situe prudemment autour de 2022 la date à partir de laquelle le Mozambique pourra tirer des « recettes substantielles » à partir du GNL.
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